La question circule tous les ans sur nos réseaux sociaux. Est-ce possible ou pas de fêter Noël dans nos écoles publiques, donc laïques ? Installer un sapin dans l’école ? Chanter des chants de Noël à la chorale ? Organiser un marché de Noël ? Je suis « au taquet » sur la question parce que j’ai des parents très… ahem… pointilleux sur le sujet « laïcité » dans mon école.

Donc j’ai cherché les textes et voici ce que j’en ai conclu :

D’abord, j’ai trouvé sur Eduscol dans la fiche 16 du Vademecum laïcité (clic) :

Lorsqu’un établissement public d’enseignement souhaite célébrer une fête sécularisée, comme par exemple la fête de Noël, il est nécessaire de s’assurer que la manifestation ne s’accompagne, sauf circonstances particulières, de l’installation d’aucun signe ou emblème à caractère religieux et, ainsi, n’exprime pas la reconnaissance d’un culte ni ne marque une préférence religieuse.

Source : Vademecum Laïcité – Fiche n°16 – Eduscol

Fête sécularisée ? Kesaco ?

Le Larousse définit la sécularisation comme le passage du domaine du sacré dans le domaine du profane, ou comme le retour à la vie laïque.

Une fête sécularisée, c’est une fête qui est redevenue laïque.

Donc on peut fêter Noël à l’école ?

Oui, on peut, mais sans les symboles religieux.

Noël, comme Pâques, sont des fêtes sécularisées. On peut donc les fêter de manière laïque. Concrètement, pour Noël, on peut :

  • installer un sapin (Le Vademecum précise :  » Le sapin, symbole d’une fête largement laïcisée, peut être installé à condition qu’il ne revête aucun caractère cultuel dans sa présentation ou dans sa décoration. »)
  • parler des cadeaux, de la fête de famille…
  • faire venir un père Noël,
  • faire fabriquer des cartes ou des petits cadeaux,
  • lire et/ou étudier la plupart des contes de Noël,
  • chanter le Petit Renne au Nez Rouge, vive le vent, Noël blanc, Petit garçon (…)

Et bien sûr on peut (on doit ?) expliquer l’origine de la fête de Noël, dans le cadre de l’enseignement du « fait religieux » à l’école puisque la laïcité n’interdit nullement de parler de religions à l’école, mais conduit à les aborder sous l’angle du savoir en se plaçant dans le registre de la connaissance et non dans celui de la transmission de la foi (Source : clic)

Mais on ne peut pas, dans les écoles publiques :

  • on ne peut pas, dans le cadre de la fête de Noël, célébrer Jésus, Marie, Joseph. On évite les symboles religieux comme les anges, la crèche, l’âne, le bœuf qui sont cités dans l’Évangile…
  • on ne peut pas chanter des chants religieux (Il est né le divin enfant, entre le bœuf et l’âne gris, Minuit chrétiens…) et on est border-line avec les chants profanes qui racontent la naissance de Jésus (la Belle Histoire d’Henri Dès ou Bonjour Madame Marie d’Anne Sylvestre…)

Pour vous rassurer tout à fait, songez que les municipalités sont soumises aux mêmes exigences de neutralité que nous : elles n’ont pas le droit d’installer de crèche, par exemple (même si cela fait débat dans les régions d’origine des santons de Provence) mais quasi toutes illuminent les rues, installent des sapins et font circuler des Père Noël.

Bref, on peut se détendre… (et, si on a à répondre à un parent ch… ahem… pointilleux, on cite, en souriant, la formule magique « fête sécularisée », et, au besoin, on imprime le texte).

Aviez-vous réalisé… ?

Curieusement, autant certains maitres font des pieds et des mains pour éviter Noël, autant peu d’entre eux se questionnent sur la galette des rois (qui est pourtant une tradition aussi chrétienne : La galette étant traditionnellement mangée à l’épiphanie, laquelle est la fête des 3 rois mages venus adorer Jésus nouveau né), ou le carnaval (grande fête avant le Carême, période de 40 jours de jeûne qui précède la fête de Pâques).
Que tout cela ne nous empêche pas de partager une galette en janvier ni de nous déguiser… entre février et mai !

Alors, pour Noël, on fait quoi cette année ?

Quelques idées, ici (clic)


charivari

Professeur des écoles (directrice d'école) en Sologne

40 commentaires

Linda14100 · 24 novembre 2019 à 12 h 55 min

Ah ah très intéressant du coup galette ou pas galette à l’école?

    charivari · 24 novembre 2019 à 14 h 49 min

    Je ne sais pas qui décide qu’une fête est « officiellement » sécularisée ou non (est-ce officiel ?).
    Si j’utilise mon « bon sens », je me dis que les gens qui achètent leur galette chez le boulanger n’en font pas un acte de foi. Pour moi, l’Epiphanie est « encore plus » sécularisée que Noël. Donc je dirais galette, sans hésiter, mais sans s’étendre sur Melchior, Balthazar et Gaspard qui apporte l’encens et la myrrhe au petit Jésus.

    Lina · 3 décembre 2020 à 8 h 38 min

    Moi je suis contre , on nous bassine pour nous respetions la laïcité ( je suis musulmane ) mais on doit accepter que nos enfants se fassent laver le cerveau de toutes ces fêtes qui ne sont pas les nôtres, à la base noel c’est païen , une fête envers la divinité mithra, mais cette fête relève d’une croyance, peut importe quel croyance la laïcité doit être appliquée pour toutes les croyances ,quels soient païennes, chretiennes comme pâque, orthodoxes comme saint Nicolas , de la part d’une mère chiante mais en même temps quand on nous pourris la vie pour nos croyances il ne faut pas s’étonner que nous revendiquions l’equitabilite

    elias · 12 décembre 2022 à 6 h 57 min

    des parents ch… ahem … ?
    vous faites allusion à qui du coup ?
    parceque on combat les religions et spécialement l’islam dans nos écoles, sous prétexte de laïcité qui elle même n’interdit pas les religions mais les classe dans le domaine du privé, ducoup fêter Noël à l’école est hors la loi, secularisé ou pas ne change rien puisque le commun des mortels sait que Noël est une fête religieuse.
    et les parents ch… ahem , musulmans en d’autres termes ont leur fetes et croyances, différentes de votres , eh oui il existe d’autres religions sur terre et heureusement d’ailleurs, ne sont pas contre Noël, mais sont contre le fait que l’école oblige leurs enfants à feter Noël.
    point barre

    charivari · 12 décembre 2022 à 20 h 17 min

    Bonjour,
    Je ne faisais pas du tout allusion aux familles musulmanes. Et fêter Noël à l’école n’est pas du tout hors la loi. C’est le propos de l’article.
    Bonne soirée,
    D. Guichard

sylvie anglais · 24 novembre 2019 à 13 h 39 min

merci tu es au top et tu réponds parfaitement à ma question !!

    Jean-Noël · 24 novembre 2019 à 20 h 34 min

    Merci pour cet article clair et la formule magique « fête sécularisée » ! 😃 Ça pose un peu les choses et évite les faux débats trop nombreux dans nos écoles.
    Et peut-on alors faire venir un père noël en maternelle?

    charivari · 24 novembre 2019 à 20 h 53 min

    Bien sûr que oui !

    Lou · 27 novembre 2019 à 10 h 19 min

    Merci pour votre article.
    Et cette formule « fête sécularisée » va en faire taire plus d’un.
    À nous la joie de Noël, ses santons, ses anges et chants religieux 😄😄😄 je blague…
    Au moins nous allons être plus sereins face à certaines polémiques. Encore merci.
    Bonnes fêtes de Noël à vous Charivari 🌲🎅

Mims67 · 24 novembre 2019 à 16 h 23 min

Aaaah, la laïcité !
Ici, en Alsace, on a encore une heure de religion (facultative) par semaine… alors perso, si on me parle de laïcité à l’école, je dis « ok, quand on sera tous sous le même régime »
Après, en maternelle notamment, ce serait dommage de se priver de ces fêtes, prétextes à bien des activités et apprentissages… non ?

    charivari · 24 novembre 2019 à 18 h 16 min

    Justement, il n’est pas question de s’en priver.
    On évite seulement les symboles religieux, les anges, l’âne et le boeuf, Jésus-Marie-Joseph, tout ça…

Pichette · 25 novembre 2019 à 5 h 35 min

Bonjour, merci pour cet article.
Bientôt dans notre école, nous aurons la visite du Saint Nicolas et du Père Fouettard…. A la base,Il s’agit bien d’un évêque mais c’est tellement entré dans les us et coutumes que je me demande si l’on se rend bien compte de ce détail. En tous les cas, personne n’a jamais protesté contre sa venue.

AUDUC · 27 novembre 2019 à 9 h 41 min

La galette des rois n’est absolument pas d’origine chrétienne.
Tacite écrit que, dans les fêtes consacrées à Saturne, il était d’usage de tirer au sort la royauté.

La galette des rois tire son origine des Saturnales (fêtes romaines situées entre la fin du mois de décembre et le commencement de celui de janvier), durant lesquelles les Romains désignaient un esclave comme « roi d’un jour »3. Ces fêtes Saturnales favorisaient en effet l’inversion des rôles afin de déjouer les jours néfastes de Saturne, divinité chthonienne. Au cours du banquet (au début ou à la fin des Saturnales, selon les différentes époques de la Rome antique) au sein de chaque grande familia, les Romains utilisaient la fève d’un gâteau comme pour tirer au sort le « Saturnalicius princeps » (Prince des Saturnales ou du désordre)4. Le « roi d’un jour » disposait du pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée (comme donner des ordres à son maître) avant d’être mis à mort, ou plus probablement de retourner à sa vie servile. Cela permettait de resserrer les affections domestiques.

Pour assurer la distribution aléatoire des parts de galette, il était de coutume que le plus jeune se place sous la table et nomme le bénéficiaire de la part qui était désignée par la personne chargée du service des rois . Le gâteau, coupé en autant de parts qu’il y a de conviés, on met un petit enfant sous la table, lequel le maître interroge sous le nom de Phébé (Phœbus ou Apollon),symbole du SOLEIL qui renaissait à cette période. comme si ce fût un qui, en l’innocence de son âge, représentât un oracle d’Apollon. Au début du XXe siècle, en Normandie, au moment de la galette des rois, on continuait à se l’échanger en déclarant « une part pour Phébé ». Jean-Louis AUDUC

    charivari · 27 novembre 2019 à 13 h 12 min

    Merci pour cette leçon. Si on remonte aux origines des fêtes dans l’Antiquité, ni Noël ni Pâques ne sont, non plus, d’origine chrétienne. Toutes ces fêtes ont une origine plus anciennes que l’ère chrétienne. L’Epiphanie ne fait pas exception.

Aliénor · 27 novembre 2019 à 15 h 49 min

extrait :
« L’enseignement laïque des faits religieux dans le cadre d’une éducation à la laïcité : la laïcité, comme les faits religieux, font l’objet d’un enseignement transdisciplinaire. Il n’existe donc pas de discipline, de programme ou d’horaires dédiés à ces deux enseignements qui traversent les programmes scolaires des cycles 2 et 3.
La laïcité et les faits religieux s’inscrivent donc dans le cadre de plusieurs disciplines, en particulier, mais pas seulement : l’enseignement moral et civique, l’histoire, la géographie, le français, et l’histoire des arts. »

coco · 27 novembre 2019 à 18 h 52 min

l’epiphanie est une fete religieuse (je suis dans une ecole catholique ) par contre la galette peut etre non religieux si on prend la bonne histoire (pas les rois mages) :

Si la fête de l’Épiphanie est célébrée dans tous les pays catholiques, la tradition de la galette des rois, elle, est bien française ! Elle remonte au 13e siècle et a été inventée par l’Église. Les familles avaient pour habitude de couper une part de plus que le nombre d’invités et de l’offrir au premier pauvre qui passait.
La fève de la galette des rois viendrait de l’Antiquité. À cette époque, au début de janvier, des grandes fêtes étaient données en l’honneur de Saturne : on les appelait les Saturnales. Lors des cérémonies, un roi était tiré au sort parmi les esclaves ou les prisonniers. Le roi était celui qui trouvait la fève dans un gâteau. Il s’agissait alors d’une vraie fève, une sorte de haricot blanc.

pour le mardi gras … c’est faire gras avant le careme mais je sais aussi que dans le nord on brule un pantin (monsieur hiver si mes souvenirs sont bons mais il y a longtemps) qui symbolise la fin de l’hiver et donc c’est la fete et nous etions deguisés pour feter le debut du printemps.
je ne sais pas si cela vous sera utile

    charivari · 28 novembre 2019 à 8 h 42 min

    Bonjour,
    cf commentaire au-dessus, la tradition du partage de la galette remonte à l’Antiquité, comme la plupart de nos fêtes dites « religieuses » aujourd’hui.

Leni la Maitresseuh · 27 novembre 2019 à 18 h 57 min

La question se posait justement en ce moment à l’école. 1000 mercis donc 😉

Dvorah · 18 décembre 2019 à 7 h 35 min

Coucou Charivari
J’ai un doute pour le renne au nez rouge; dans la version choisie par mon école, il y a Paradis et ange; aussi je me suis arrêtée à la première strophe (déjà que je la trouve affreuse cette chanson !) …

    charivari · 18 décembre 2019 à 8 h 05 min

    AH 😀 moi je l’aime bien. Oui, tu as raison pour paradis et ange, mais c’est une fée qui parle alors…

Fred · 31 décembre 2019 à 0 h 01 min

Merci pour ces informations qui ne sont pas discutables car officielles.
Cela dit, présenter le père noël aux enfants de maternelle, c’est alimenter la croyance d’un personnage mystique à de petits enfants, c’est limite religieux.
Faire fi de tout un pan de notre histoire alors que l’on évoque Jésus en histoire, même de manière laïque me parait injustifié.
Noël n’est rien d’autre que la fête d’anniversaire de la naissance de Jésus (même si la vraie date n’est pas l’an 0), sans devoir évoquer le mysticisme autour de ce personnage. Cela permet de raconter une belle histoire sans devoir évoquer le mercantile personnage du Père Noël qui n’a rien à voir avec l’origine de la fête. Cela me pose quand même question quant au sens du mot « laïcité ». Ne pas prendre position ne veut pas dire faire l’autruche et éliminer des événements majeurs de notre histoire. In fine, il n’y a pas plus de mysticisme à évoquer Jésus que le père noël.
Et cela me fait bien rire lorsque l’on scrute chaque parole pour vérifier qu’il n’y a pas d’allusion à la chrétienté, alors que l’on propose souvent sans réfléchir des chansons avec des propos grivois (souvent cachés), mystiques ou autre. Je trouve très inquiétant de se dire qu’on accepte une chanson qui parle de paradis et d’anges parce que c’est une fée qui parle, dans un autre cas ça aurait été éliminé…
Donc finies les visites dans les cathédrales, les études d’oeuvres religieuses qui ont traversé les siècles. A un moment il faut bien évoquer ce qu’est le christianisme et ses symboles, non?
Je trouve très étrange l’approche laïque de notre pays.
Merci pour ton admirable travail.

    charivari · 2 janvier 2020 à 10 h 43 min

    Je n’ai pas dû être assez claire dans mon article pour que tu écrives : « Donc finies les visites dans les cathédrales, les études d’oeuvres religieuses qui ont traversé les siècles. A un moment il faut bien évoquer ce qu’est le christianisme et ses symboles, non? »
    Avec mes élèves, nous étudions la naissance du christianisme en histoire, l’art roman et l’art gothique, l’art de la Renaissance, les guerres de religion… L’enseignement est bourré de références, évidemment, explicites, au christianisme.
    La laïcité non seulement permet mais encourage l’enseignement du fait religieux. C’est important que nos élèves connaissent l’histoire des religions. J’enseigne un peu la naissance de l’Islam aussi. Nous parlons du judaïsme. Quant à la religion chrétienne, elle est très présente dans nos enseignements : en histoire, quasiment à chaque leçon entre l’Antiquité et le XVIIIe siècle (un peu moins à partir des leçons sur le XIXe mais quand même), en histoire des arts, aussi.

    Ce que la vision française de la laïcité ne permet pas c’est de célébrer la religion, de fêter Noël. Célébrer, fêter, c’est différent de présenter, d’enseigner.

Colette57 · 5 décembre 2020 à 16 h 53 min

Merci beaucoup pour cet article que j’ai lu avec le plus grand intérêt !

Maryl · 6 décembre 2020 à 16 h 15 min

Merci pour cet article.
Il apparait vraiment que les fêtes qui jalonnent notre calendrier ou presque toutes sont des fêtes sécularisées 🙂 ça fait d’ailleurs bien râler certains croyants 😉
Ces fêtes sont celles du pays dans lequel nous vivons -même si on pourrait en regretter le côté commercial-
Bonnes fêtes de fin d’année à tous 🙂

Sylvie · 15 décembre 2020 à 22 h 32 min

J’enseigne dans une école privée catholique et la moitié de mes élèves sont musulmans (si si cela existe). C’est chouette de ne pas devoir se poser ces questions. J’ai une crèche dans ma classe et tous sont ravis d’avancer de quelques centimètres les rois mages chaque jour. On chante les anges et le paradis. On fait venir le père noël et St Nicolas. Et quand on le pouvait, on allait à l’église et des mamans d’élèves voilées nous accompagnaient. Et mes élèves musulmans me parlent de Jésus qui est un de leur prophètes.
Je ne fais aucune évangélisation, je ne dit jamais que Jésus est le fils de Dieu, je dis que les chrétiens croient que … .
Je suis athée mais je ne le dis pas, je dis que mes croyances ou non-croyances me sont personnelles.

    charivari · 23 décembre 2020 à 20 h 23 min

    C’est évidemment très différent dans une école privée catholique.

Coralie · 7 juillet 2022 à 22 h 47 min

Merci beaucoup pour cet article, je ne connaissais pas le terme de fête sécularisée ! Cela m’enlève beaucoup de questions et interrogations quand au fait de parler et fêter Noël ou Paques à l’école.

Catherine · 21 novembre 2022 à 11 h 44 min

Ohhh merci mille fois pour cet article. J’enseigne dans un lycée où les élèves sont internes et ma proviseur leur a refusé l’an dernier de faire un sapin de Noël…. On voulait en faire un cette année en salle des profs mais on s’attend à un refus. Je pourrais donc justifier en disant qu’on ne mettra rien de religieux donc on est dans le cadre de la fiche 16 du vademecum sur la laïcité. Et baaaaaaaaaaaaam !!!! A nous le sapin et les cadeaux 😀

    charivari · 23 novembre 2022 à 21 h 48 min

    Alors là, carrément. Imparable. Ils ont même prévu un encart spécial pour répondre à ta proviseure (p56 dans ma version qui n’est peut être pas tip top à jour) : « La question peut être posée au sujet du sapin de Noël qui serait considéré comme appartenant à la tradition chrétienne. Issu de multiples traditions, d’abord païennes, l’arbre mêle aujourd’hui de nombreuses symboliques. Un regard historique permet de saisir les évolutions culturelles, de prendre de la distance et de voir comment chaque époque s’approprie les symboles et leur donne un sens nouveau. Le sapin, symbole d’une fête largement laïcisée, peut être installé à condition qu’il ne revête aucun caractère cultuel dans sa présentation ou dans sa décoration. »

Cécilez · 25 novembre 2022 à 14 h 38 min

Bonjour,
pour info, je ne sais pas si cela a déjà été dit, mais le bœuf et l’âne ne sont pas cités dans l’évangile mais font partie de la tradition populaire. On peut dire qu’il sont « sécularisés ».

    charivari · 26 novembre 2022 à 18 h 15 min

    Mmm, moi je ne m’y risquerais pas. Ils sont quand même très associés à la crèche. Et la crèche, c’est « sensible » surtout si on n’est pas en Provence, où on a un argument « tradition régionale »..

Aurore · 28 novembre 2022 à 21 h 33 min

et le calendrier de l’Avent ? 🤐🤔🤔

    charivari · 29 novembre 2022 à 14 h 29 min

    Il est de tradition dans énormément de classes. Si le terme Avent te gêne, il suffit de l’appeler « décompte de Noël ». C’est ce que je fais dans ma classe, en le faisant démarrer au 27e jour de classe avant Noël, par exemple (quand j’ai 27 élèves).

Rachou · 12 décembre 2022 à 20 h 31 min

Que pensez de l’etoile en haut du sapin dans une ecole????
Merci

    charivari · 12 décembre 2022 à 23 h 09 min

    Nous on la met. C’est un peu limite.

Frédérique · 15 décembre 2023 à 18 h 37 min

Merci pour cet article intéressant et très clair qui m’aidera à argumenter si besoin… 🙂

Isabelle · 5 mars 2024 à 8 h 04 min

Je suis totalement perdue ! Fête d’origine chrétienne mais sécularisée, laïcisée , cela signifie que Noël, Pâques, Epiphanie n’ont plus de consonance religieuse??? ….Bretonne, j’ai fait ma scolarité dans l’enseignement catholique dans un secteur où les écoles catholiques étaient et sont toujours plus nombreuses que les écoles publiques. Je suis très attachée à la notion de Laïcité et c’est en partie pour cela que j’ai choisi l’enseignement public pour enseigner mais aussi pour mes enfants car je ne souhaitait pas qu’ils soient sous influence d’une religion comme j’ai pu l’être à leur âge. Je suis de ce fait en plein accord avec ceux qui pointent du doigt le manque de neutralité des enseignants : si décorer sa classe au moment de noël même sans présence d’une crèche , réaliser et déguster une galette des rois (mages) , faire le carnaval avant le début du carême, (même si ce n’est pas clairement dit ), faire travailler les élèves notamment de maternelle autour des cocos de Pâques , ça ne ressemble pas à une forme de matraquage alors qu’est ce que c’est ? On est quand même dans l’expression d’un culte et l’enseignant marque sa préférence involontairement ou pas !
La Laïcité est le principe d’impartialité ou de neutralité de l’État à l’égard des confessions religieuses ». De plus , le texte de loi précise que «  lorsqu’un établissement public d’enseignement souhaite célébrer une fête sécularisée, comme par exemple la fête de Noël, il est nécessaire de s’assurer que la manifestation ne s’accompagne, sauf circonstances particulières, de l’installation d’aucun signe ou emblème à caractère religieux et, ainsi, n’exprime pas la reconnaissance d’un culte ni ne marque une préférence religieuse. »

    charivari · 5 mars 2024 à 10 h 59 min

    Voilà. C’est la loi. Nous n’avons pas à être plus rigides que la loi. Une mairie a le droit d’installer un sapin, de faire circuler un Père Noël, mais pas de mettre « Jésus est né ! » sur la place centrale, ni crèche… On a le droit aux symboles laïques de la fête. Pas aux symboles religieux.
    Toutes ces fêtes ont des origines laïques, liées aux saisons, principalement (équinoxes, solstices).

    Je ne sais pas comment cela se passe dans ton école, mais ici, j’ai beaucoup d’élèves, même au CM, qui se repèrent mal dans le temps. Ces fêtes rythment leur année et les exclure de l’école, c’est se priver de jalons très visibles qui ont du sens pour eux. Nous parlons d’Halloween aussi, non pour son origine religieuse, mais tout simplement parce que c’est devenu une réalité dans la vie quotidienne de nos élèves et que cela jalonne l’année.

Evednie · 25 août 2024 à 20 h 13 min

J’étais en pleine transformation de ma frise du calendrier et d’un seul coup, la grande interrogation ! Est-ce que je fais apparaître Noël, Pâques, la galette etc ?
Et donc je tombe sur ton article (très bien écrit comme d’habitude). Et sur les commentaires. Alors je ne suis toujours pas totalement convaincue par le terme de « sécularisation » de certaines fêtes religieuses. Je trouve, comme certains, que c’est un peu hypocrite. J’apprécie ces fêtes pourtant je suis non croyante mais j’aime leur côté familial et fédérateur.
Mais par souci de laïcité, je tends de plus en plus à les faire disparaître de ma classe. Déjà dans mon école nous ne fêtons jamais Pâques. En revanche, Noël est présent par le biais de décorations, d’un sapin, de quelques albums. Nous faisons une petite fête de fin d’année (avec chorale) et c’est l’occasion de voir le Père Noël.
L’an dernier, des parents nous ont reproché d’avoir refusé d’organiser une course aux oeufs de Pâques. Et ce ressentiment est resté jusqu’en fin d’année. Du coup, on en était en juillet à se demander si on allait pas tout simplement arrêter de tout fêter, sauf les fêtes non religieuses…
Aujourd’hui, je n’ai toujours aucune réponse à ces interrogations. J’ai envie (ça reste du patrimoine culturel) mais je suis fatiguée parce que, qu’on fasse ou non, il y aura toujours une personne mécontente… D’ailleurs les familles ne nous remercient jamais pour les efforts fournis lors de ces célébrations. C’est devenu normal, presque un dû. De la consommation.

    charivari · 25 août 2024 à 22 h 51 min

    Je pense qu’il ne faut rien faire pour être remercié. Il faut faire ce que tu crois être bien pour faire progresser tes élèves. Et le repérage dans le temps, cela fait partie de nos missions. Je trouve pour ma part que ces fêtes sont importantes pour la structuration du temps long et que cela manquerait vraiment aux élèves de ne pas en parler. J’ai des élèves qui arrivent au CM en ne connaissant pas les mois de l’année. Ces fêtes rythment leur vie. A partir du moment où elles sont partout dans les magasins, je trouve que l’école ferait une boulette en décidant de ne pas en parler.
    En revanche, il n’est pas nécessaire d’en faire des tonnes. Si tu attends des remerciements des parents c’est que, à mon avis, tu en fais trop. Il faut faire pour les élèves, pour leur progrès, pour leur enthousiasme, pas pour les parents.

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